On ne voit pas tous les jours la chance que l’on a. Et la richesse qui est là.

On ne le voit pas, on ne s’en rend pas compte. Et c’est normal.

Je parle des toutes petites choses, simples, évidentes, qui lorsqu’elles ne sont plus là, nous font réaliser à quel point elles étaient précieuses.

On se plaint de ne pas être comme ci ou comme ça, de ne pas avoir ceci ou cela. On aimerait être plus, ou moins.

Mais lorsque tout d’un coup notre monde vacille, que nos repères changent, que ce qu’on avait nous échappe soudain, on regrette de ne pas être juste comme avant, comme quand on avait l’impression de manquer de beaucoup de choses, alors qu’au fond, c’était parfait.

Un jour je me suis retrouvée dans la situation où je ne pouvais plus porter ma tête. Pour une raison que j’ignore, porter ma tête était devenu trop douloureux, j’avais besoin de la poser, de l’appuyer ou carrément de m’allonger.

Quand je regardais les gens autour de moi, qui marchaient, discutaient, qui étaient assis normalement, et qui portaient leur tête sans que ce soit un problème, sans même qu’ils aient à y penser, je me disais : « quelle chance ont ces gens ». Ça n’a l’air de rien, ça a même l’air idiot, mais ça devient tellement précieux quand on ne peut plus le faire.

Est-ce qu’on mesure la chance qu’on a que les mots sortent de notre bouche dans le bon ordre, avec un sens ?
Est-ce qu’on mesure la chance qu’on a de pouvoir marcher ? Courir ? Voir ?

Même si on n’accomplit rien d’extraordinaire dans la vie, même si parfois on ne fait rien, le simple fait de fonctionner correctement est un cadeau inestimable. La capacité de se mouvoir, de réfléchir, la capacité de respirer, la capacité de manger, la capacité d’échanger… Tout cela n’a pas de prix.

À ce moment là, quand on est riche de tout ça, on se rend compte qu’on a besoin de rien d’autre.

Profondément, on n’a besoin de rien. Pas même de tenir sa tête, de marcher ou de parler. On a besoin de ce que la vie met sur notre chemin, pour grandir, voir, écouter la beauté qui est juste sous notre nez. Tellement proche qu’on ne la voit pas.

Réaliser la richesse, c’est arrêter de se placer du côté de ce qui « manque », pour voir ce qui est là, même les toutes petites choses, si anodines mais pourtant si précieuses.
 
C’est voir la beauté, ici et maintenant.

✨🧡