Je suis là. Sur la plage. Allongée.

Il fait beau. Il y a du monde autour de moi.

Je suis là et pourtant… je ne suis pas là.

 

Je pense.

Ça tourne dans ma tête.

Ça analyse, ça prévoit, ça calcule, ça imagine.

Ça saute du passé au futur, du futur au passé.

 

Et mon corps participe. Sans même que je m’en rende compte.

Il se fige. Se tend. Se serre.

Ça respire moins bien, plus haut, moins ample.

Mes mâchoires se crispent, mon regard se fixe.

 

Autour de moi, plus rien.

Je suis engloutie dans le monde des pensées.

 

Et puis soudain, à la vitesse de l’éclair… les pensées cessent.

 

D’un coup.

Comme si quelqu’un avait appuyé sur le bouton off.

 

L’environnement réapparaît.

C’est un retour brutal, instantané, fulgurant à la « réalité ».

Les sons reviennent, les odeurs, les gens, le soleil, la mer.

Je reviens.

La vie revient.

D’une absence totale, je passe à une présence totale.

 

Une présence, intense et délicieuse.

À tout ce qui est.

J’entends le reflux des vagues, un papier qui se froisse, le cri d’une mouette, les pleurs d’un enfant.

Je sens le soleil sur mon corps, la caresse du vent.

Je vois un ballon qui roule, des gens qui dorment, qui lisent, qui parlent.

Je sens le va et vient de ma respiration, le clignement des paupières, le contact de la serviette, le sable sur les pieds.

Tout ça en même temps.

 

Et je pleure.

Pas de tristesse.

Mais de cet émerveillement brut, immédiat, bouleversant.

Le monde ne m’apparaît pas éloigné, séparé.

Et je suis saisie par l’évidence : tout est en moi.

Tout est moi.

Je suis tout.

 

Cette expérience, tu la connais peut-être.

Ou peut-être pas encore.

 

L’expérience de la présence.

Si intense qu’elle t’efface.

Si pure qu’il ne reste que la vie, sans question ni direction.

Elle est là, à portée de souffle.

Elle ne dépend de rien. Elle ne demande aucun effort.

 

Juste : être là.

Ne plus faire. Ne plus chercher.

Se laisser traverser.

Écouter. Sentir. Voir.

 

La prochaine fois que tu es extrait du monde des pensées,

et ramené dans la présence à ce qui est…

Reste là. Quelques secondes.

Profite de ce merveilleux moment de rien.

Goûte la vie qui n’est pas séparée de toi.

Laisse-la entrer par tes oreilles, tes yeux, ta peau.

Par ton corps tout entier.

Laisse toi toucher.

 

Comme un enfant qui découvre le monde.

 

Rencontre la Joie de l’instant. 

✨🧡